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Coupe en forme de feuille de ginkgo Nin’ami Dōhachi II (1783 – 1855)
Description
Coupe en forme de feuille de ginkgo
Signée : 華中亭道八製 (Kachūtei Dōhachi sei)
Kyoto, Japon, époque Edo tardive (vers 1830 – 1850)
Nin’ami Dōhachi II (1783 – 1855)
Dimensions : hauteur 5,5 cm – largeur 16 cm – profondeur 13,5 cm
Description
Coupe en pâte tendre de Kyō-yaki, finement façonnée en forme de feuille de ginkgo reposant sur trois petits pieds, avec au revers le fruit bifide du ginkgo modelé en relief. Recouverte d’une glaçure blanche craquelée aux reflets doux, elle illustre la maîtrise du modelé et de la matière propre aux ateliers de Kyoto de la première moitié du XIXᵉ siècle.
L’objet, signé au revers du cachet bleu sous couverte 華中亭道八製 (Kachūtei Dōhachi sei), est une œuvre de Nin’ami Dōhachi II. Il s’agit d’un ustensile destiné à la présentation de douceurs (kashi) lors de la cérémonie du thé.
Contexte historique et biographie de l’artiste
Ni ami Dōhachi II, de son nom civil Takahashi Mitsutoki, naît à Kyoto en 1783. Héritier du premier Dōhachi, il reprend le four familial d’Awataguchi en 1804, puis l’installe à Gojōzaka en 1811, au cœur du quartier des céramistes de Kyoto. Formé auprès de la famille Hōzan et d’Okuda Eisen, il développe un art d’une grande liberté formelle, mêlant influences chinoises et sensibilité japonaise.
En 1842, il transmet son atelier principal à son fils et fonde un nouveau four à Fushimi-Momoyama, où il poursuit sa production jusqu’à sa mort en 1855. L’artiste signe ses pièces du nom Kachūtei (« pavillon des fleurs »), pseudonyme que l’on retrouve sur de nombreuses œuvres conservées au Japon et à l’étranger.
Dōhachi occupe une place essentielle dans le renouveau du Kyō-yaki de l’époque Edo tardive. Il revisite l’héritage de Nonomura Ninsei et d’Ogata Kenzan tout en affirmant un goût pour les formes inspirées de la nature – feuilles, fruits, fleurs ou animaux – caractéristiques de la sensibilité lettrée propre à Kyoto.
Typologie et style
Cette coupe en forme de feuille de ginkgo appartient à un ensemble d’objets naturalistes et précieux produits à Kyoto au XIXᵉ siècle. La pâte fine, légèrement crémeuse, la glaçure claire et le rendu souple du modelé traduisent un goût pour la nature observée et stylisée. L’équilibre entre élégance décorative et fonction rituelle en fait une pièce emblématique du raffinement des ustensiles de thé de l’époque Edo tardive.
Œuvres comparables et diffusion muséale
Des pièces portant la même marque Kachūtei Dōhachi sei sont conservées dans plusieurs institutions majeures, notamment le Metropolitan Museum of Art à New York (Tea Bowl with Hydrangeas, Bowl in the Shape of a Paulownia Leaf), le MOA Museum of Art à Atami, le Brooklyn Museum et le Suntory Museum of Art à Tokyo.
Une rétrospective consacrée à l’artiste, « Ninnami Dōhachi : An Observant and Brilliant Potter », a été présentée au Suntory Museum of Art en 2014–2015. Elle a souligné la diversité de son œuvre et son rôle fondateur dans la redéfinition de la céramique de Kyoto au XIXᵉ siècle.
Importance esthétique
Cette coupe illustre la sensibilité poétique de Nin’ami Dōhachi II, où la nature devient le vecteur d’une réflexion sur la beauté éphémère. Le ginkgo, symbole de longévité et de mémoire, offre ici un support à la fois fonctionnel et contemplatif. Par la pureté de sa glaçure et la justesse de sa forme, la pièce exprime l’équilibre entre la rigueur de l’art du thé et la liberté du regard lettré, au cœur de la tradition céramique de Kyoto.