Suivant vos coordonnées, nous vous enverrons un devis de transport.
Album chinois de dix peintures sur moelle de Tetrapanax papyrifer – Atelier Punqua, Canton, vers 1840
Description
Album chinois de dix peintures sur moelle de Tetrapanax papyrifer – Atelier Punqua, Canton, vers 1840
Dimensions : 33,4 × 24,5 cm
Technique : Gouache sur moelle de Tetrapanax papyrifer
Reliure : Soie brochée à motifs hexagonaux polychromes
Atelier : Pounkoua, Canton (Guangzhou), Chine
Époque : Vers 1840
Cet élégant album chinois du XIXᵉ siècle réunit dix peintures d’une remarquable finesse, exécutées à la gouache sur moelle de Tetrapanax papyrifera, souvent appelée “papier de riz”. Ce support translucide, obtenu en déroulant la moelle d’une plante tropicale originaire de Taïwan, confère à ces compositions un éclat soyeux et une luminosité unique.
Chaque planche représente un bouquet de fleurs accompagné de papillons et d’insectes délicatement rendus, dans le goût naturaliste des ateliers de Canton destinés à l’exportation vers l’Europe. Les contours précis, les pigments éclatants et la délicatesse du lavis témoignent de la maîtrise du style gongbi (工筆), technique traditionnelle chinoise du trait fin et soigné, caractérisée par la précision extrême du dessin et la superposition de couches transparentes de couleur.
À cette époque, le gongbi se transforme : tout en conservant la rigueur héritée des peintres lettrés, les ateliers de Canton adoptent certaines conventions picturales occidentales introduites par les missionnaires — effets de lumière, modelé, ombrés subtils. Le résultat est un style hybride, d’un naturalisme poétique, où la tradition chinoise du raffinement rencontre la curiosité européenne pour la botanique et la couleur.
La couverture en soie brochée bleue, décorée de motifs floraux stylisés, est d’origine. La dernière page porte le cachet rouge de l’atelier Punqua, l’un des plus réputés de Canton aux côtés de Tingqua et Sunqua. Ces ateliers produisaient, pour les voyageurs et marchands occidentaux, des albums d’exportation illustrant la flore, les costumes et les métiers de la Chine impériale.
Des œuvres comparables sont conservées dans les collections du musée du Louvre, du Victoria and Albert Museum à Londres et du Peabody Essex Museum à Salem.
Cet exemplaire, complet et d’une grande fraîcheur chromatique, constitue un rare témoignage de la rencontre entre art chinois et regard européen au XIXᵉ siècle.