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Momie de yōkai-singe — Japon, XXIᵉ siècle
Description
Cette momie représente un yōkai-singe (sarugami, « esprit-singe »), créature mythique du folklore japonais, à la frontière du monde humain et animal. Son torse creusé, sa mâchoire grimaçante et ses crocs puissants rappellent les représentations des singes démoniaques mentionnés dans les chroniques anciennes et les rouleaux illustrés de l’époque d’Edo. Le sarugami est décrit comme un singe sauvage des montagnes, détenteur d’une intelligence redoutable et d’une force surnaturelle, capable d’apporter la maladie ou la protection selon l’attitude des hommes.
Dans les croyances japonaises, le singe occupe une place ambivalente. Messager des divinités shintō, il est aussi perçu comme un gardien des sanctuaires et un exorciste naturel : le mot saru (singe) se prononce comme saru (« s’en aller »), ce qui en fait un symbole de purification et de bannissement des esprits malfaisants. Les yōkai-singe incarnent cette double nature : puissants, rusés, parfois grotesques, ils sont à la fois protecteurs et menaçants.
Cette momie s’inscrit pleinement dans la tradition des misemono (見世物), les expositions populaires d’Edo où l’on présentait au public des curiosités naturelles, des automates ou des créatures extraordinaires. Les momies de yōkai — kappa, tengu, sirènes ou singes démoniaques — étaient alors exhibées comme des preuves tangibles de l’invisible. Elles témoignaient du goût japonais pour la matérialisation du surnaturel et l’équilibre entre croyance, art et spectacle.
Réalisée en papier mâché et matériaux naturels, cette momie montre un haut degré d’invention plastique et de maîtrise technique. Le corps longiligne, les doigts crochus et la tension dramatique du visage évoquent le moment figé d’une transformation mythique. La surface brun-rouge imite la peau desséchée, renforçant la présence physique de la créature et son caractère de relique.
La momie de yōkai-singe appartient à cette tradition japonaise d’objets de curiosité où l’artisanat devient une forme de narration. Elle perpétue l’esprit des misemono et l’attrait pour les créatures liminaires, qui relient la nature, l’humain et le divin dans une même fascination pour le mystère.
Papier mâché et matériaux naturels, Japon, XXIᵉ siècle.
Dimensions : H. 24 cm ; L. 10 cm ; P. 7,5 cm.
Indisponible